Je pars,
J’ai choisi le vélo
C’est plus écolo.
Comme d’hab, je suis en roule libre
Je parcours la ville.
Regardez-moi : « Sans les pédales ! »
« C’est rien, c’est la voisine qui déraille. »
Ben oui pardi, j’adore mettre les mains dans l’cambouis !
C’est le boulanger que je viens de dépasser ?
Trop tard, l’odeur du pain a cédé à celle du vin.
J’aurais déjà quitté la ville ?
Voilà que je fonce à travers les vignes.
Ça va trop vite,
Mes freins geignent mais ne ralentissent rien
J’ai les jambes en l’air
Je vais finir dans l’ravin !
Mais si je m’écrase,
Tu parles d’un voyage !
« Elle aura bien vécu, de pain et de vin. »
Et que vais-je bien pouvoir leur raconter
De mon existence ?
Si y a que des gens comme moi au Paradis,
Quelle ambiance !
Tiens, ça monte
Tiens ça freine.
Mais je suis déjà à mi-pente !
A mon pédalier !
Et voilà que je fais l’effrénée à la montée.
Voyez ma peine !
Je suis condamnée
Appelez-moi Sisyphe,
Mon corps est mon rocher
Aussitôt que l’aurai traîné là-haut
Qu’il ira s’éclater dans l’fossé !
Malheur ! Cette côte me brisera les reins !
Je sue, je peine, j’appréhende
On m’avait pourtant promis le paradis
Mais sur la Terre, je roule en Enfer.
Et moi j’ai comme l’intuition, symptôme de la raison,
Qu’une fois que je me serai envolée,
C’est aux rochers que je vais me heurter.
Au diable la spiritualité
Puisqu’elle ne ralentit pas les vélos en pleine pente lancés.
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