Il y a des gestes
Quand on les répète
Qui sont comme une chanson.
C'est plier le coude
Pour écrire un poème
Au son du crayon.
C'est alimenter le feu
D'une vie de bohème
Et machinalement moudre
Le grain de folie
Qui dessine un jour
Où tout se peut.
J'écris un poème
Dans cette cabane où je m'enfume.
C'est le souffle d'un vieux poêle
Qui engloutit l'amertume,
Fait sécher les chaussures pendues
Et les randonneurs éperdus.
Ce soir nos vêtements sentiront la fumée
Et pour cause de maladresse
Nos semelles seront un peu cramées.
Par souci de paresse,
Nous dormirons jusqu'à tard
Et demain, ou peut-être le jour d'après
Nous irons marcher
Sans même avoir le cafard
Car la prochaine cabane
fera naître de nouveaux gestes similaires.
Et je répèterai cet air
Jusqu'à connaître par cœur
Ces chansons de gitane.
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